Voyage culinaire dans le temps au 18e siècle

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La Pentecôte à la carte. Un voyage culinaire dans le temps au 18e siècle

La plupart des gens associent la Pentecôte à un simple jour férié légal. Beaucoup savent encore que cette fête a une origine chrétienne, mais peu connaissent sa véritable raison d'être. Cela s'explique d'une part par le fait qu'elle n'est pas aussi commercialisée que Noël ou Pâques, et d'autre part par le fait que la fête de la Pentecôte, outre ses racines religieuses, est également liée à des coutumes germaniques qui ont pour contenu l'accueil du printemps, l'éveil de la nature en pleine floraison ou la demande de récoltes fructueuses. C'est ainsi que certaines coutumes ont été conservées dans les zones rurales.

Depuis 425, les chrétiens célèbrent la Pentecôte le 50e jour (en grec ancien pentecoste = Pentecôte) après Pâques : cela signifie l'envoi du Saint-Esprit aux 12 apôtres et correspond à la fondation figurative de leur église. La colombe est le symbole de la descente du Saint-Esprit. Dans les lieux de culte, le miracle de la Pentecôte était autrefois représenté par des fleurs descendues du plafond de l'église, de l'étoupe enflammée ou une colombe.

Les coutumes populaires étaient également très répandues autrefois. Les jeux de la Pentecôte étaient organisés par la noblesse sous forme de tournois et par le peuple sous forme de fêtes de tir ou de cavaliers. Quack de Pentecôte, Pfingstel ou Laubmann - le personnage enveloppé de paille et décoré de fleurs est connu sous de nombreux noms ; il représente le dernier, le paresseux, le dormeur - par un rituel ludique, on le poussait dans l'eau ou du moins on l'arrosait.

Pendant la période de la Pentecôte, l'eau revêt une importance particulière et prometteuse. Des baptêmes de Pentecôte ont souvent eu lieu. Le nettoyage laborieux des fontaines ou des cours d'eau prenait également fin et l'on se récompensait par de jolies fêtes de fontaines. De nombreuses coutumes concernent la recherche d'un partenaire pour la vie ou le mariage. On peut citer par exemple la "piquette" - la nuit, on accrochait à la porte de la maison de l'être aimé une branche ou un tronc de bouleau orné de rubans.

Dans nos régions, nous connaissons plutôt la symbolique du bois bariolé de rubans et de couronnes sous la forme de l'arbre de mai, également associé à des danses et des chants traditionnels. Le bœuf de Pentecôte est également connu. L'animal le plus robuste est placé en tête de la procession du troupeau et paré de ses plus beaux atours, ou bien il est abattu et ensuite dégusté avec délectation.

En effet, la Pentecôte est également une fête culinaire. Voici quelques suggestions pour votre menu de Pentecôte, tirées du livre de cuisine "Wie man in Berlin zu Zeit der Königin Luise kochte. Une contribution gastronomique d'après les notes écrites en 1795" par Friedericke Charlotte Fontane, l'épouse d'un secrétaire de cabinet de la reine Luise de Prusse (1776-1810).

L'entrée du menu pourrait être une "soupe française". Ce copieux bouillon était préparé à partir d'un bouillon de viande corsé et cuisiné avec de la welschkraut, des navets de Teltow, des navets jaunes ainsi que des poireaux. Pour finir, laisser mijoter sur le feu avec de grosses tranches de pain grillées. Il est également possible de préparer une "soupe au citron". Pour cela, des citrons ont été épluchés, coupés en tranches, arrosés d'eau et cuits, additionnés de sucre et de cannelle, puis mélangés au vin blanc et enfin liés avec de l'amidon. On peut les boire chauds ou froids dans des tasses []". Tout le lait trait à la Pentecôte était attribué aux servantes. Peut-être choisissaient-elles elles aussi cette variante de légumes : "épinards cuits dans du lait". Les faire d'abord bouillir dans de l'eau, puis les hacher finement, ajouter du lait, de la muscade et du sel ; ajouter des lamelles de pain blanc frites dans du beurre et faire bouillir le tout lentement. L'importance de l'eau s'étendait également à ses habitants. Le poisson est donc un plat traditionnel de la Pentecôte. Que diriez-vous d'une "carpe, comme celle que prépare le cuisinier de Lützwitzens" ? Ici, elle (le poisson !) est bien salée, posée sur des oignons, du céleri et des racines de persil, puis baigne dans la bière sur le feu. On mélange un roux avec du sucre brun "alors on l'ajoute aux carpes [] à volonté du jus de citron, des épices anglaises et des clous de girofle". On trouve aussi des canards sur l'eau, et par conséquent dans bien des assiettes à la Pentecôte. Au 18e siècle, on connaissait le "canard avec des racines de sucre". Les racines de sucre sont servies avec des châtaignes et des morilles. Ramenons une nouvelle fois le bœuf de Pentecôte dans le jeu culinaire sous forme de "langue de bœuf aux cynorrhodons". Faire mijoter les cynorrhodons avec du bouillon, du vin blanc, du sucre, de la cannelle et des rondelles de citron. Et si le bœuf ou le canard ne vous conviennent pas, vous choisirez peut-être la savoureuse combinaison "veau avec groseilles à maquereau". "Une légère crème de riz" (crème de riz au lait affinée avec du zeste de citron et de l'eau de rose) peut constituer la conclusion gourmande de ce voyage culinaire dans le temps.

Bon appétit !

Maren Gündel, Archives municipales

Publié dans : Journal officiel mai 2016